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Ma petite vie selon ma maman

Ma petite vie selon ma maman
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26 mai 2012

Souvenir de ma maman le jour de mon arrivée.



Lundi 7 mai. La série Grey's anatomy et le livre La foret des manes de Grangé m'empechent de dormir. Il faut que je termine cette série / ce livre : je me suis endormie a 4h.

8h. Réveillée par Bébé qui fait la fete dans mon ventre : il bouge tellement que j'ai l'impression qu'il convulse. J'attends un peu, et là, je ressens comme une explosion dans le bas de mon ventre. Il ne bouge plus (il avait encore le hoquet, mais sur le moment je n'ai pas fait attention a ca). La peur de ma vie, j'ai cru qu'il s'était cogné la tete contre mes os, ou pire, que c'etait son coeur qui avait explosé .

En pleure, j'ai reveillé chéri en lui disant qu'il doit poser sa main sur mon ventre pr que bébé bouge (des que son papa posait sa main, bebe tappait dedans). la il a mit plus de temps que d'habitude, mais ouff il etait vivant!

Du coups je me suis levée. Au bout de quelques minutes, j'ai eut envie de me recoucher., de rejoindre mon chéri sous les couettes. Arrivée dans le lit, je me suis tres vite sentie très mouillée, j'ai juste eut le temps d'attraper un drap de bain qui trainait par là pour éviter que le lit ne soit trempé. Je me sentais bien bete a genou sur la serviette a attendre je ne sais quoi (que la fuite s'arrete? J'aurais pu attendre longtemps!). Aussi, les contractions indolores que j'ai toutes les 10minutes depuis 2semaines sont alors devenu douloureuse. J'ai donc réveillé chéri en disant que je pensais avoir perdu la poche de eaux. Sa réaction " Nooon, tu me fais marcher la?!!" Pres a se rendormir (il a reagit comme ca car j'avais un sourire en coin, mais c'était plus un sourire géné qu'autre chose, imaginez la scene, moi trempé a genou sur une serviette en boule, grimaçant a chaque contraction). Heureusement il réalise tres vite que ca n'est pas une blague. Pas encore certaine que le travaille avait commencé et qu'il fallait donc partir a la maternité afin de donner naissance a son enfant, Je calcule l'intervalle entre 2 contractions : j'en ai une toute les 2minutes... douloureuse...j'ai un liquide qui m'a trempé en l'espace de 2 secondes, et qui continue a ruisseler... C'est le grand Jour...

Je suis allée dans la salle de bain me préparer, difficilement car a chaque contraction je m'immobillisait. Elles étaient largement supportable, mais j'avais le reflexe de me cambrer et d'attendre qu'elles passent. J'ai embeté chéri pour avoir une derniere photo de mon bidou (j'ai une tete horrible dessus, jsuis toute blanche xD). Je trainais un peu, je ne voulais pas arriver trop tot. Mais chéri m'a obligé a accélérer le mouvement, il voulait éviter qu'on fasse comme lors de mon risque de préma (attendre 20 ans, aller manger au macdo avant d'aller aux urgences, alors que c'était assez grave, contraction toutes les 3minutes, transféré a Thionville et resté la bas pendant 4 jours).

On a dut tout de meme faire un petit détour chez mes parents, car on y avait laissé ma voiture la veille, et la valise de grossesse etait dans le coffre de celle ci. Ma mere ne comprenait pas, je lui ai dit au telephone qu'on partait pour la maternité, mais elle n'a pas vu de stress ou de douleur dans mon visage, j'étais comme d'habitude, pas plus pressée.

10h. Enfin parti pour la maternité. Je me suis haie d'avoir choisit cet hopital ! La route est pleine de nid de poule, de macadam bosselé, ca ne fait pas bon ménage avec une femme sur le point d'accoucher. Une voiture devant nous roule tres lentement, il est perdu et freine a chaque croisement, comme si on avait besoin de ca ! Heureusement, il n'est pas resté longtemps devant nous. La demi heure de trajet m'a tout de meme permis de prévenir pas mal de monde, ce fut donc benefique. Et mon col a du bien travailler aussi avec tous ces trous dans la chaussée.

10h30 On arrive enfin aux urgences. Une femme devant nous, pas de salle d'attente, pas de chaise , juste un couloir sombre pour attendre notre tour. On nous dit d'aller a la maternité, il les prévient de notre arrivée. Pas évident de parcourir les couloirs de l'hopital avec ces contractions, et toute cette eau qui coule sur mon legging. Arrivée dans le quartier maternité, je suis tout de suite pris en charge, en salle de travail. La SF m'examine : je suis alors ouverte a 2. On me fait un monitoring, m'explique tout ce qui va se passer. 2 SF sont la pour moi, une jeune, et une a la retraite dans 5ans, super gentille toutes les 2 !

Apres tous les examens fait, on me met en chambre, avec un ballon. Je me sentais super bien sur le ballon d'ordinaire, la impossible de m'y asseoir. Au début les contractions étaient supportable, et puis de moins en moins.



15h30 Au bout de 3h, La SF la plus experimenté me reexamine : ouverte a 4. Elle demande a chéri s'il voudra participer a l'accouchement, et a moi si je veux un accouchement le plus "naturel" possible. On lui dit oui sans trop savoir de quoi elle parlait.

Elle me parle de péri, me dit de ne pas hésiter a la demander. C'est vrai que mes contractions etaient devenues vraiment tres douloureuse, plus aucune position me soulageait. Je lui dis qu'il est peut etre tot, que la péri risque de faire moins effet, voir qu'elle ne soit pas du tout efficace. Elle me répond que c'est un super anesthesiste, le meilleur, rapide et qui ne se loupe jamais.

Elle me dit aussi que c'est mon accouchement, que c'est moi qui décide. Eux ne sont la que pour obéir, me conseiller, faire en sorte que ce jour soit le plus beau de tous. Et que poser la péri maintenant ne poserait aucun probleme.

Je lui dis qu'on va attendre un peu, mais la rapelle au bout d'un quart d'heure environ, car supporter les contractions (qui s'étaient encore intensifiées) devenaient vraiment difficile. Je caressais la main de chéri, faisais attention de ne pas la lui broyait, ca m'aidait a me concentrer sur autre chose, et a ne pas me crisper lors de la contraction.

On va directement en salle de travail, et on attend l'anesthésiste. On verifie mon col en l'attendant : ouverte a 7 au bout d'a peine un quart d'heure.

Lanesthesiste enfin là ( j'ai cru qu'il ne viendrait jamais, je n'avais plus de patience, alors qu'il n'a pas du mettre longtemps a venir en réalité). Chéri doit sortir de la salle. Quand j'ai su que les papas étaient obligés de sortir, je me suis dis que jamais j'arriverais a passer cette etape seule, j'avais besoin de lui pour affronter ce mauvais moment. En réalité, j'étais fataliste, je l'ai laissé partir, je suis restée calme, j'ai comme inhibé ma peur, sans doute a cause des contractions, j'étais pressée de ne plus les sentir, et la pose de la péri etait plutot un soulagement qu'une crainte, un mauvais moment a passer avant la délivrance.

La SF me donne les instructions, me positionne, reste a mes coté. Elle m'avait dit qu'il travaillait rapidement, qu'il était des plus doués. Et bien il n'arrivait pas a me la faire. Je sentais l'aiguille parcourir mon dos, a la recherche du bonne angle. Il n'y arrivait pas, et je sentais tout. Il a mit un long moment avant de réussir.: il a dut passer plus en haut, ma colonne n'étant pas droite (découverte). J'ai vraiment souffert, je sentais qu'il fouillait en moi avec son aiguille, douleur très aigu, a la limite du supportable. La SF me tenait dans ces bras, et m'appuyait sur les épaules pour que j'ai le dos le plus rond possible. Elle m'avait dit “les jambes qui pendent, les epaules basses comme si j'avais des valises tres lourde dessus, et le dos rond comme un chat”.Pas facile de rester dans cette position pendant les contractions, j'avais tres peur de trop me crispé a cause de la douleur, et qu'il ne la loupe par ma faute. Pour me donner du courage et ne pas me crisper, afin que la pose de cette péri soit une réussite, je me repetais a voix haute “ jambe qui pendent, épaule basse, dos rond comme un chat” Me concentrer sur ces mots m'aidaient a oublier le tortionnaire dans mon dos. Petit a petit, les phrases se sont réduite “jambes, épaule lourde, dos rond chat” , “jambe, epaule, chat”. J'ai finit par répéter devant les medecins “Je suis un chat, je suis un chat”... Heureusement ils sont restés tres professionnels et ont fait comme si de rien n'etait.

Au bout d'un long moment, a force de patience et d'acharnement, il est parvenu a faire passer la péri. Malgre la lenteur de la pose et la douleur, je suis quand meme contente d'avoir eut cet anesthésiste, la SF ne jurait que par lui, elle le mettait sur un pied d'estal quand elle en parlait, je pense qu'un autre n'aurait sans doute pas réussit a la faire ! Je m'allonge, délivré de la douleur dans mon dos, mais toujours ces contractions qui me plient en deux. Je m'inquiete, est ce que la péri va fonctionner??!! Il me dit qu'elle agit dans les 10-20 minutes. Je trouve le temps long, m'en inquiete. Peu apres, la SF, les yeux rivés sur le monitoring, me demande si je ressens encore la douleur des contractions. Je ne m'étais pas apercut que la péri faisait effet, et que je ne sentait plus du tout les contractions. Mais je ne sens plus du tout mes jambes non plus. Comme pour se faire pardonner, il m'a mit une tres forte dose d'anesthésiant. Le monitoring avait beau dessiner les montagnes russes les plus hautes du monde, je ne sentais plus rien. Quand Julien est revenuil était tres étonné (et soulagé!) de me retrouver toute souriante. On a donc pu profiter, parler, rire, écouter de la musique (Shania Twain)... La SF revenait regulierement vérifier mon col. Bébé avait bien avancé, et elle m'a proposé de le toucher. J'ai donc pu lui caresser la tete, il était vraiment pres de la sortie, j'en était vraiment surprise, sans effort, il etait deja pratiquement au bout ! (a une phalange a peu pres). Elle propose a chéri s'il veut voir les cheveux de son enfant, apres un temps d'hésitation, il accepte (ce qui m'a vraiment étonné!), et va voir. J'ai eut peur qu'il voit mon corps dans cet état, avec un bébé qui en sort... Mais un joli sourire et des petites etoiles s'installent dans ces yeux,il a l'air emerveillé par cette petite touffe de cheveux. J'aurais aimé pouvoir le voir moi aussi !

Je ne sais combien de temps se passe comme ca, mais la SF me demande regulierement si je sens que ca pousse, si j'ai envie de pousser. Non, je ne sens rien, et je ne sentirais jamais rien, la péri fonctionnant trop bien. Donc vient le temps de pousser, la SF m'avertit quand les contractions arrivent. D'apres elles, je pousse bien, mais difficile de savoir comment faire quand on ne ressent rien. En prenant ma jambe pour pousser, j'ai d'ailleurs faillit donner un coups de pied a la SF, car j'ai appuyé par mégarde sur le nerf, et ma jambe est partie toute seule, sans que je puisse l'arreter ! Julien (puis la SF) pose sa main sur mon ventre, et j'arrive a la sentir, et a pousser avec mes abdos. Le temps passe, je m'essoufle. La SF, la jeune, est sur le point de me faire une episio, mais l'autre SF la stoppe de justesse. En deplacant un peu bébé, elle arrive a le décoincer, et on evite ainsi les points de suture. Mon coeur monte a plus de 120, celui de bébé descend a 55. Elle me dit alors qu'il va falloir appeller le medecin pour aider à sortir le bébé. Je pousse alors une derniere fois avant qu'elle l'appelle, et Esteban arrive enfin. La SF me dit de le prendre. C'est donc moi qui sort le reste de son petit corps, et le pose sur ma poitrine. C'est un petit bébé, mais d'apres Julien, mes premiers mots lorsque je l'ai sorti ont été : “Mais il est énorme !” Je ne pensais pas qu'il y avait autant de place dans mon ventre! On le frictionne, l'essuie, et ca y est, c'est finit, il est là. Enfin.Il a une toute petite voix, on dirait une petite chevre! Puis il pleure plus fort , en criant “Laaa” de sa voix tremblotante. On fait du peau a peau, le temps que les SF s'occupent du placenta et de mon unique point de suture, puis on l'emmene faire les tests et l'habiller, le papa avec eux. Une salle voisine a la salle de travail, avec une vitre pour que je puisse le voir. Je suis encore sous le choc, c'est donc ca qui était dans mon ventre, qui me donnait tous ces coups...! C'est mon fils, le notre. La grossesse est terminée, je ne ressentirais plus rien. Julien le ramene. Je lui dis de le garder un peu, il est le pere apres tout. Mais la SF insiste, c'est moi qui doit le prendre. Je le regarde, il a les yeux grands ouvert, il regarde un peu partout, leve sa tete vers moi, fixe longuement son papa. Qu'il est beau. Il est a nous, il est notre création, c'est magique, c'est dur a croire. La SF se propose de prendre une photo de famille, la premiere. Magnifique. C'est nous, on est une famille. Je l'aime déjà. J'aime ma petite famille.

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